Le ciel en novembre /début décembre

 

Planètes

 

Mercure fera une superbe apparition dans le ciel du matin, débutant  vers le 28 novembre et culminant le 12 décembre

 

Vénus est superbe dans le ciel  du soir. Avez-vous remarqué sa position? Sud-Ouest, et même plus Sud que Ouest! Avec un très, très grand angulaire il est possible de photographier Mars et Vénus « ensembles » ….enfin, les mettre sur un même cliché. Le mois dernier j’avais écrit « trouvez-vous un site d’observation avec des horizons Est et Ouest bien dégagés »; pas besoin! Les deux planètes sont assez hautes pour être vues à peu près partout : en promenant les chiens, du stationnement du super-marché…..

 

Mars reste la « star » de la soirée. Avec surprise, j’ai surpris la conversation de deux personnes qui parlaient de cette « étoile » rouge – Mars a dit l’autre !

 

On peut voir Jupiter se lever dans l’aube et commencer à prendre de la hauteur au début de décembre. Malgré la présence de Mercure dans les mêmes parages, les deux planètes resteront assez distantes l’une de l’autre.

 

Saturne se lève en milieu de soirée et monte très haut dans le ciel, se trouvant dans le Cancer.  Tiens, tiens! Je viens de penser à un truc pour trouver des objets de Messier (pour notre marathon…) : pourquoi ne pas se servir des planètes comme indicateurs? Ainsi, Saturne se trouve près de M44 (facile!!!) et quelques degrés au N-E de M67. L’avantage avec Saturne, c’est qu’elle va rester là pour un bon moment

 

Uranus est dans le Verseau. La Lune viendra se placer au-dessous (2º) d’elle le 7 décembre.

 

Neptune se trouve dans Capricorne, à environ 4º au Nord-Ouest de M30. Bon! Ça n’aide pas trop : Neptune est la planète la plus difficile (laissons Pluton) et M30 est l’objet le plus difficile dans un marathon de Messier!  La Lune sera à 4º au Sud de Neptune le 6 décembre.

 

La pleine Lune aura lieu le 16 novembre et la nouvelle Lune le 1ier décembre.  Pas d’occultation ce mois-ci, seulement quelques rapprochement intéressant : le 16 novembre la pleine Lune effleure les Pléïades et le 28 la Lune sera à 1.1º au Nord de Spica. Attndons le mois de décembre, un certain 25, pour une  occultation réussie de Spica!

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Ciel profond

 

Ce mois-ci, je vous parle d’un intéressant article paru dans la revue mensuelle Science & Vie, numéro du mois d’octobre 2005. Sous le titre « Galaxies, elles ne tournent plus rond du tout », on y présente les résultats d’une équipe multi-nationale d’une trentaine d’astronomes qui on observé et résolu l’énigme de la rotation des galaxies elliptiques. Oui, je dis bien elliptiques et non spirales! C’est vrai que ces galaxies qui « pullulent » dans les constellations de la Vierge et de la Chevelure de Bénérice sont plutôt des mal-aimées. Cependant, plusieurs grands astronomes du début du Xxième siècle, dont Hubble lui-même, ont postulé que de mieux connaître ces galaxies (les 2/3 des galaxies observées sont des elliptiques) nous donnerait une clé pour comprendre la formation de l’Univers tel que nous l’observons aujourd’hui.

 

Examinons d’abord la technologie. Le télescope utilisé est le télescope William Herschell de 4m situé dans les îles Canaries. Comme dans toutes les grandes découvertes modornes, c’est le détecteur qui fit la différence. Placé exactement là où se forme l’image, une matrice de 1500 micro-lentilles décompose l’image de la galaxie observée en autant de points. Sous chaque micro-lentille un minuscule réseau décompose la lumière comme un petit prisme. Un capteur numérique complète le tout en enregistrant les 1500 spectres produits.L’appareil a été baptisé « Sauron ». Les astronomes sont ensuite à l’affût des déplacement des raies spectrales pour mesurer la vitesse des étoiles à chacun des 1500 points de l’image de la galaxie. La vitesse ainsi mesurée est la vitesse radiale, c’est-à-dire la vitesse des étoiles qui se rapprochent ou s’éloignent de nous. Les vitesses des étoiles se déplaçant perpendiculairement à l’axe optique sont vues comme nulles ce qui offre un grand avantage : là où on sait que les étoiles se déplacent perpendiculairement à l’axe optique, si on voit un déplacement radial alors on sait que ces étoiles sont situées EN PROFONDEUR dans la galaxie. En d’autres mots, on peut voir à l’intérieur de la galaxie observée.

 

Ici l’axe optique croise des étoiles de surface qui se déplacent transversalement sans être détectées, mais les étoiles près du centre de la galaxie sont détectées par l’appareil Sauron.

 

Les résultats sont surprenant. Voici quatre cas d’espèce.

 

NGC 3379 tourne sur elle-même d’un seul bloc, c’est à dire que la vitesse des étoiles est proportionnelle à la distance qui les sépare du centre de la galaxie. Notons que les bulbes centraux de galaxies spirales ont un tel mouvement de rotation.

 

A l’opposé, les étoiles de NGC 4486 (M87) sont animées de mouvements totalement aléatoires, chaque étoiles ayant sont propre parcours dans la galaxie.

 

Pour NGC 4550, les étoiles en périphérie tournent dans un sens alors que le cœur de la galaxie tourne dans le sens opposé. S’agirait-il de deux galaxies tournant dans un sens opposé qui auraient fusionné il y a très longtemps? Finallement, voici la réelle surprise : les étoiles en périphérie de NGC 4365 tournent dans un sens alors que le cœur tourne suivant un axe perpendiculaire!

 

Numéro

Constellation

A.D.

Décl.

Magnitude

NGC 3379

Lion

10 H 48’

+12º 35’

9.3

NGC 4486 (M87)

Vierge

12 H 28’

+12º 40’

8.6

NGC 4550

Vierge

12 H 36’

+12º 13’

11.6

NGC 4365

Vierge

12 H 25’

+7º 19’

11

Bonne observation!

 

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