Le ciel en décembre /début janvier

 

Planètes

 

Une occultation ce mois-ci! Mais d’abord…

 

Mercure effectue présentement une belle apparition dans le ciel du matin. L’élongation maximum aura lieu le 12 décembre puis la planète baissera lentement pour ne plus être visible au début de janvier. Le 20 décembre Mercure sera à 6º au Nord de Antarès.

 

Vénus est maintenant plus au Sud qu’à l’Ouest! Lorsque le ciel est encore bleu (et non gris!), on commence à percevoir Vénus au S-S-O. A partir du milieu du mois son élongation commence à diminuer très vite : vers le 10 janvier, elle sera impossible à voir à l’œil nu. Mais le 1ier janvier, ne ratez pas Vénus et le fin croissant de Lune à 7º l’une de l’autre

 

Mars est déjà haute dans le ciel à l’arrivée de la noirceur. Nous aurons droit à deux quasi-occultations le 12 décembre et le 8 janvier alors que la Lune sera à 1.3º au Nord de Mars (il y aura occultation en Sibérie). Au 1ier janvier, le diamètre apparent sera retombé à 12’’ : profitez-en, elle décline vite!

 

Jupiter se lève entre 3 et 4 heures du matin de sorte qu’elle est déjà haute au lever du Soleil. Je peux dès maintenant recommencer à annoncer des doubles transits de lunes devant la planète. Je rappelle que c’est un spectacle saisissant : même pour un simple transit de Io, on peut voir un point noir défiler à la surface de Jupiter; mais d’en voir deux à la fois, c’est spécial. Donc, notre premier rendez-vous est le 9 janvier à 11H02 T.U., soit 6 :02 HNE alors que le Soleil se lève 1½ heure plus tard. Parfait! (pour nous!)

 

Saturne se lève un peu après la nuit astronomique et se dirige vers l’opposition à la fin de janvier. Au fait, notons que nous voyons présentement la face Sud des anneaux. N’oubliez pas aussi les satellites : si Jupiter en montre quatre « faciles », Saturne nous en offre cinq de magnitudes allant de 8.4 (Titan [Ti]) à 11.8 (Encéladus [E]). Les autres sont Rhéa [R], Dioné [D] et Téthys [Té]. L’ordre des satellites par distance croissante de Saturne est : E-Té-D-R-Ti. A cause de l’inclinaison de l’axe de Saturne par rapport à la Terre, on ne voit pas les satellites passer devant la planète ou être occultés par celle-ci, mais plutôt décrire des trajectoires elliptiques autour d’elle. Plusieurs sources proposent des diagrammes pour suivre l’évolution des satellites autour de Saturne; ces diagrammes sont trop difficile à reproduire ici, mais j’expérimente présentement divers moyens simples pour correctement identifier les satellites. A suivre au cours des mois qui viennent….

 

Neptune se couche maintenant trop tôt pour permettre une bonne observation, mais Uranus nous laisse encore un peu de temps : elle se couche entre 9 et 10 heures.

 

La pleine Lune se produira le 15 décembre et la nouvelle Lune le 31.  Maintenant, l’occultation. Que dites-vous de cela : le dernier quartier de la Lune occulte Spica à 8:59 HNE, et qui plus est, en plein un jour de congé. Sauf que c’est le jour de Noël! Ou bien vous devez monter le train électrique de junior, ou bien vous serez aux casseroles comme moi!

 

Ne pas oublier les Géminides le 13 décembre au soir, mais avec une Lune au ¾ qui va chatouiller les Pléïades, et une pluie moins connue, les Quadrantides ( 120 météores/heure) le 3 janvier  au matin.

 


 

Ciel profond

 

Le Taureau contient deux amas galactiques tout à fait spectaculaires, les Hyades et les Pléïades. La première est tellement étendue que Messier n’a même pas tenté de se l’approprier en lui donnant un numéro. D’abord, précisons que Aldébaran n’en fait pas partie. Les Hyades se situent à 130 années-lumière, deux fois plus éloignées que Aldébaran. L’amas galactique des Hyades, qui comprend aussi une vingtaine d’autres étoiles éparpillées dans le Taureau et dans Orion, montre un mouvement propre convergent en direction d’un point situé à l’est de Bételgeuse.

 

Messier a donné le numéro M45 aux Pléïades: les mauvaises langues lui ont prêté l’intention de s’approprier un objet déjà très bien connu (le groupe des poêtes de la Pléïade date du XVIième siècle) juste pour épaissir son catalogue. Quoiqu’il en soit, ces étoiles nous offrent non seulement un beau spectacle, mais aussi un très bon point de repère dans le ciel entre le Bélier, le Taureau et Persée. Au fait, combien d’étoiles voyez-vous à l’oeil nu dans les Pléïades? La tradition en donne sept, mais neuf ont des noms propres, et historiquement les observateurs en ont vu entre six et onze. De nos banlieues sur-illuminées, la limite se situe à six, c’est-à-dire celles qui sont de magnitude 4 et en deçà. Un autre phénomène intéressant rattaché aux Pléïades est la nébulosité qui les enveloppe. Celle-ci est facilement visible aux jumelles. Les analyses spectrales montrent qu’il s’agit d’une nébuleuse réfléchissant la lumière des Pléïades (même spectre). Mais cette nébuleuse est-elle située devant, derrière ou autour des étoiles? Les auteurs varient d’opinion. Il serait intéressant que quelqu’un prouve un jour qu’il s’agit du reste de la nébuleuse originelle – et l’âge des Pléïades (50 millions d’années) plaide en faveur de cette hypothèse.

 

Si la portion sud-ouest du Taureau est assez désertique, le coin nord-est, près de la Voie Lactée est riche en petits amas galactiques: NGC1647, 1746, 1807 et 1817, tous très riches avec 25 à 50 étoiles. Mais le joyau reste M1, le reste de la supernova de l’an 1054. Plusieurs peuples ont écrit dans leur histoire cet évènement astronomique, sauf les Européens (c’est nous ça!). Pourquoi? Une théorie veut que l’Église n’aimat pas les astronomes. Je crois plutôt que l’observation a été faite et consignée mais que les documents ont été perdus au cours des nombreuses guerres qui ont marqué l’histoire de l’Europe. En 1054 la France était gouvernée par Henri 1ier, un type plutôt tranquille; le pape était en pleine chicane avec l’empereur germanique Henri III (un nom populaire!); mais le duc Guillaume de Normandie s’appêtait à envahir l’Angleterre de Harold (Yes!). Les Chinois qui ont non seulement décrit la supernova (visible en plein jour pendant 2 mois!) mais en ont donné la position exacte, vivaient eux sous la gouverne de la dynastie mongol Liao .... mais la phrase qui suit dans le Larousse (pensiez-vous que je savait tout ça par coeur!) est révélatrice: « La civilisation scientifique et technique chinoise est très en avance sur celle de l’Occident ». Quoi qu’il en soit, M1 est un objet difficile si le ciel n’est pas très noir, mais il est facile de mémoriser la configuration les étoiles qui l’entourent de sorte que le repérage se fait bien à la longue. M1 contient maintenant un pulsar (étoile neutron), mais ça, c’est un bon sujet pour une présentation au Club.

 

Numéro

Type d’objet

A.D.

Décl.

Magnitude

Hyades (pas de numéro)

Amas galactique

4H 20’

+16º 30’

Étoiles de mag, 5 et plus.

M45 (Pléïades)

Amas galactique

3H 44’

+23º 58’

1.4

NGC1435

nébuleuse réflective

(autour des Pléïades)

3H 44’

+23º 42

~10

1647

Amas galactique

4H 43’

+18º 59

6.5

1746

Amas galactique

5H 06’

+23º 44

6

1807

Amas galactique

5H 08’

+16º 28

7.5

1817

Amas galactique

5H 09’

+16º 38

8

M1

Reste de supernova

5H 32’

+21º 59

9

 

Bonne observation!

 

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