LE SPECTRE DES NEBULEUSES
PLANETAIRES
Un spectrographe sans fente est par essence un spectro-imageur, c'est-à-dire
un instrument capable d'acquérir le spectre de plusieurs objets
simultanément. Lorsqu'un objet présente une structure, c'est
le cas avec une nébuleuse planétaires, il permet d'analyser
sa morphologie en fonction de la longueur d'onde.
L'image ci-après montre le champ de la nébuleuse planétaire
NGC 2392 (la nébuleuse du Clown) réalisée avec un
réseau Jeulin à 100 traits/mm placé à 21 mm
en avant de la surface sensible du CCD KAF-0400 équipant la caméra
Audine. Le télescope est une flat-field caméra de 190
mm à F/D=4. L’image finale représente un compositage de 10
poses de 2 minutes chacune.
Le champ de la nébuleuse planétaire
NGC 2392. L’ordre zéro de celle-ci se trouve juste à droite
du centre de l’image (on devine le halot nébulaire). Remarquez
qu’à chaque étoile est associé un spectre. Celui de
la nébuleuse est complexe : on voit à la fois le spectre
de l’étoile centrale qui est de magnitude 9 environ et plusieurs
images monochromatique de la nébuleuse qui s’y superposent. Le réseau
Jeulin de 100 traits/mm concentre environ 50% du signal dans l’ordre 0,
40% dans l’ordre 1 et 10% dans l’ordre –1 et les ordres supérieurs.
La figure suivante présente le profil spectral de NGC 2392 extrait
de l'image précédente. Comme tous les spectres de nébuleuse
planétaire celui comporte des raies en émissions. Les raies
[0III] à 5007 A et Ha à 6563 A
sont particulièrement intenses. Le spectre montre en fait des images
monochromatiques de la nébuleuse (le spectre de l’étoile
centrale est aussi visible). Le creux dans les raies s’explique bien si
on se rappelle que la nébuleuse à une forme d’anneau et que
le profil spectral passe approximativement par le centre de celui-ci.
Le profil spectral de la nébuleuse
NGC 2392.
Le spectre de la nébuleuse M57
au voisinage de la raie Ha réalisé
avec un spectrographe auant une résolution
de 1000 environ. L'échantillonnage est de 2.62 A par pixel.
Compositage de 11 images posées 40 secondes. Ce document montre
que la raie Ha n'est pas la seule source de
lumière dans cette région du spectre nébulaire. Celle-ci
est entouré par les raies [NII], qui peuvent êtres plus intenses
encore (voir aussi A.
Klotz, 1989).
Le spectre de la nébuleuse planétaire
M57 réalisé avec un spectrographe à
prisme. Cette fois, le triplet de raies autour de Hane
peut être résolu. Le chromatisme des objectifs photographiques
utilisés dans le spectrographe est très sévère.
Il se traduit par un fort élargissement (correspondant à
une défocalisation) dans la partie infrarouge du spectre. L'image
de comparaison, à gauche, a été réalisé
en lumière polychromatique (extrait du BT-Atlas).
Le spectre de la nébuleuse NGC6826
réalisé dans les mêmes conditions que pour l'image
précédente. Le spectre de l'étoile centrale est ici
bien visible.
Le spectre de la nébuleuse NGC
6210 réalisé lors des cinquièmes Rencontres de Carcassonne
sur les techniques de détection optique en astronomie. Observation
en pleine ville avec un réseau Jeulin de 100 traits/mm et un télescope
Meade de 200 mm. Outre [OIII] à 5007 A et Ha
à 6563 A, on peut appercevoir dans ce spectre la raie HeI
à 5876 A, la raie Hg à 4340 A
(+ [OIII] à 4363 A et HeI à 4471 A ?) et peut être
He à 3970 A.
La nébuleuse NGC 6210 observée
avec le télescop de 190 mm et un réseau Rainbow Optics de
200 traits/mm le 24/05/1999. On a cherché à favorisé
la luminosité au détriment de la la résolution spectrale.
Ainsi, le réseau est placé très près du CCD
: 13,4 mm en avant de celui-ci. Ceci a été possible avec
une Audine en plaçant le réseau à l'intérieur
même du boîtier de la caméra. Le dispersion est de 32
A/mm environ.
Profil spectral de NGC 6210 réalisé
avec le réseau Rainbow Optics.
Détail sur les faibles raies
en émission de NGC 6210. L'usage du CCD KAF-0401E, par sa grande
sensibilité dans le bleu, à rendu possible la détection
de la raie [OII] à 3738 A.